Les plantes aromatiques présentent une originalité: elles produisent une substance volatile appelée essence (voir ci-contre à la sortie de l'alambic), que l'on peut extraire sans dommage et conserver de nombreuses années de façon très pratique dans une bouteille. Cette substance contient un potentiel de réaction physico-chimique, de la vitalité, et des informations clefs sur les principes d'évolution du vivant. Cela signifie qu'elle a en son pouvoir d'agir sur toutes les dimensions des êtres vivants.

Lorsque nous procédons à l'analyse chimique d'une substance naturelle comme les huiles essentielles, nous en développons une meilleure connaissance. Quelle bonne idée! Se présentent maintenant deux possibilités: soit nous profitons de cette connaissance pour une meilleure maîtrise de l'utilisation de ces huiles, soit nous nous attelons à recréer par synthèse chimique de nouvelles molécules qui seront conditionnées sous forme de médicaments pharmaceutiques. Au Centre Harmonie Corps et Sens, nous ne pratiquons pas le second choix, car la substance ayant été dissociée, morcelée, ne contient plus de vitalité, l'essence de son intelligence. Le principe de l'essence de la plante agit par son unité, pour retrouver l'unité. C'est dans ce sens-là, dans le respect de son principe que nous intervenons comme un médiateur au service de la plante, offrant toute la place à l'œuvre alchimique pour agir, car elle sait agir à sa manière. Elle œuvre en synergie selon la loi de cohérence entre les plans physique, énergétique, spirituel.

Historiquement, c'est seulement depuis le 18^ème siècle que l'homme s'est persuadé qu'en pratiquant le plus possible l'analyse et la synthèse chimique, il produirait lui-même des principes actifs plus puissant que ceux que la nature nous offre simplement. Seulement, en étudiant si fortement la réalité extérieure des pouvoirs sur la santé, nous (surtout les occidentaux) avons failli oublier que le déclenchement de la véritable guérison peut se produire uniquement et seulement depuis l'intérieur de notre être. Vous sentez-vous en accord avec cette dernière affirmation ? Ou dans le cas contraire, avez-vous déjà vécu une véritable guérison prenant sa source à l'extérieur et indépendamment de votre réalité intérieure ?

Assumer le paradigme énoncé ci-dessus, à savoir que la guérison se déclenche uniquement depuis l'intérieur, implique par exemple d'exclure de l'acte thérapeutique tout langage guerrier ou attitude offensive.
Ayant à disposition des substances vivantes qui savent diriger les forces vitales vers un équilibre de santé… quelle position va prendre le thérapeute pour mener à bien sa consultation ? À notre avis, la position optimale est celle d'un guide, un médiateur, capable de placer l'homme malade en relation avec les qualités de la plante créatrice de conditions justes pour le déclenchement de sa guérison. En fait, c'est un art d'accompagnement, en conscience; il s'apprend, s'exerce, se peaufine dans notre école. Cet art fait appel aux compétences spécifiques à l'approche globale : être autant capable de développer une relation avec l'intégralité des aspects des plantes, que de celle des patients et que de tous les aspects de la relation à soi. L'objectif résumé d'un tel apprentissage est de parvenir à choisir les huiles les plus appropriées aux besoins les plus pressant exprimés par la maladie, et une fois choisies, de trouver leur meilleur mode d'application, et avec leur juste dosage pour une intégration harmonieuse de son action. Grand défi, n'est-ce pas ? Oui, mais dans une telle voie d'apprentissage, ressentie comme chemin d'épanouissement, la notion de défi devient plus joyeuse !

Pour réaliser cet objectif, le guide doit s'appuyer sur l'intégralité de ses fonctions d'intelligence reconnues et exercées: celles des cortex gauche et droit, du rhinencéphale (système limbique), celle de son ventre, celle de sa peau, et surtout celle de son cœur, qui semble selon les dernières recherches scientifiques être l'intelligence directrice de toutes les précédentes. Avec une telle affirmation s'ensuit naturellement la question du comment: comment devenir un “spécialiste” de la globalité ? Voici notre premier élément de réponse: nous avons à disposition des enseignants de référence, irréprochables, ce sont les plantes elles-mêmes. Lorsqu'on vit en classe une rencontre en état de pleine disponibilité avec une plante, on exprime à chacun son tour notre vécu (ainsi l'enseignant démarre sa leçon en s'exprimant à travers nos ressentis et perceptions). En poursuivant avec persévérance, dans un esprit de curiosité, avec l'expérimentation d'une huile essentielle dans toutes ses formes d'application, nous obtiendrons un jour et immanquablement une compréhension de base des principes y contenus. Le signe le plus tangible validant l'initiation offerte par l'enseignant, est toujours un profond et envahissant mouvement de joie, qui scelle un lien de confiance inaltérable avec l'entité de la plante (et le fameux enseignant devient un ami, un guide).

Voici en résumé ce que nous ont déjà enseigné les plantes abordées succinctement dans les 11 précédentes newsletters :

• le cyprès nous enseigne à organiser, structurer correctement le déroulement de la séance thérapeutique,
• le millepertuis donne des clefs pour traiter des situations de vie extrêmes,
• le cèdres nous rappelle les bienfaits stabilisant de guider l'autre en s'appuyant sur le rayonnement de notre sagesse intérieure,
• le néroli nous apprend à offrir une écoute particulière à certaines personnes naturellement très fines et sensibles, en vue de les rassurer profondément,
• l'eucalyptus radié nous propose d'entretenir une attitude réflexive très vive durant nos consultations,
• la lavande fine nous a démontré l'insanité du stress négatif et la justesse de certains lâcher prise,
• la menthe poivrée nous présente une stratégie pour déclencher la circulation d'énergies localement bloquées,
• le citron jaune nous inspire à tenir compte des besoins de la personnalité du sujet sans trop éveiller les attitudes contre-productives de son égo,
• la camomille romaine nous instruit comment respecter précisément la capacité nerveuse de la personne à accueillir les changements proposés, à élever sa capacité de résilience,
• le genévrier en tant que réservoir de connaissances sur les fonctions organiques sait nous accompagner avec persévérance jusqu'à la résolution totale de pathologies fortement imprimées dans le physique, il nous inspire à être conséquent face à la complexité du corps humain,
• le clou de girofle nous initie à l'attitude de la sage-femme pour accompagner la mise au monde de toutes nouvelles formes de vie.