24e bulletin d'information
24e bulletin d'information
Ce bulletin d'information est plus long que les précédents car la nature-même de la plante concernée, demande un minimum d'informations pour pouvoir se laisser toucher.
Pour vous offrir une intégration amplifiée des qualités de l'huile, je vous conseille si possible, d'en placer une goutte à portée olfactive.
A présent que l’onde de surprise « covid » se détend, je prends conscience qu’une essence m’a soutenu et inspiré durant tout ce début d’année si mouvementé en émotions : c’est le Vétiver (Chrysopogon zizanioides ou Vetiveria zizanioides).
Vous avez probablement fait connaissance de cette plante à travers les parfums et eaux de toilette enrichis de son essence.
En tant que graminée aux allures extérieures de joncs, cette plante se différencie de ses soeurs parce qu'elle supporte facilement les sécheresses et parce qu'au lieu d'avoir un système racinaire horizontal, elle développe le sien dans la verticale, même profondément puisqu'il atteint possiblement 4 mètres. Cette particularité motive souvent le recours à sa plantation pour stabiliser les sols et lutter contre l’érosion.
Sa force se situe donc dans ses racines, ce sont elles que nous distillons pour obtenir une des essences les plus lourdes de notre aromathèque (comme pour le clou de girofle que vous avez découvert dans une news antérieure). Ce qui est lourd est ce qui répond fortement à la force d'attraction de la terre !
En fait, sa densité est aussi forte que celle de l’eau, cela se voit en mettant une goutte dans l’eau, qui ne sachant se décider, se partage entre la surface et le fond du récipient - voir photo ci-dessous.
On y découvre sa couleur d’un brun terre semi-opaque. Cette intensité se retrouve dans une odeur boisée engagée, terreuse à fumé, pénétrante, qui peut servir de note de terre ou de fixateur dans les parfums.
Pour traverser les couches de cellules des tissus du corps, c'est-à-dire rejoindre les couches profondes, une huile essentielle doit être composée de molécules visqueuses. La viscosité rend leur progression plus lente, mais sûre. Plus scientifiquement nous distinguons en aromathérapie grosso-modo deux tailles de molécules : celles à 15 carbones, et celles à 10 carbones, qui sont beaucoup plus fréquentes dans les essences. Les plus longues (presque 100% de la composition du vétiver) sont visqueuses et progressent lentement, sachant que : « qui va piano va sano » !
Quelque soit le bout par lequel on saisit la forme de vie du vétiver, on retrouve la notion de terre, racine, profondeur. Comment se révèle en nous, humains, cette façon spécifique de s’enraciner ? Quel aspect « racinaire » de nous-même est appelé par le vétiver à s'exprimer dans un équilibre plus vivant ? Parmi les huiles essentielles « enracinantes », citons la rouge - cannelle, l’origan compact maître de la matière, le giroflier pouvant s’engager vivement dans la densité, la puissance physique de la sarriette des montagnes, l’énergie tellurique du genévrier commun -, celle du vétiver se présente comme la plus intégrale. En effet elle implique de vivre pleinement notre enracinement à la Terre entière, c’est-à-dire la planète vivante communément appelée Gaïa.
Pour illustrer le rôle de la racine du vétiver, j’aime l'image du cordon ombilical, puisque c’est par là que provient la matière qui nous a alimenté depuis notre conception, et par là que nous accédons chaque jour à la source de notre nourriture, telle une matrice.
Cette matrice nourricière est multidimensionnelle. En l'occurance elle engage plusieurs dimensions en nous : en premier lieu nos corps physique, éthérique, émotionnel, mental, etc, mais aussi le plan dans lequel nous vivons la relation à l’identité de cette grand-mère ou mère Gaïa. C'est aussi une nourriture indispensable d’ordre relationnel. De plus elle est source de sagesse, de connaissance des lois de la vie, validée au travers des milliards d’années de son existence. J’irai encore plus loin : chaque forme de vie de tous les règnes inclus à cette planète, vit cette condition de lien matriciel. Par conséquent le vétiver renforce la conscience de faire partie de la grande famille terrienne, comprenant la terre elle-même.
Ce lien de filiation consenti, permet une reconnexion avec les pouvoirs de la Terre, qui toutefois se traduit au travers de vérités toutes simples : l'abondance se manifeste par l’accueil du présent, nous n’avons pas besoin de beaucoup pour être heureux, de bons sentiments, un bon ancrage en soi-même et un grand cœur pour abriter en soi un grand nombre de personnes, avec joie... et le reste se donne de lui-même.
Avec une mère si généreuse, que nous aimons, comment nuire à l’un de ses autres enfants ?
Comment ne pas engager corps et âme à créer la paix ? Mais il n’en est pas ainsi, nous le savons tous, nous souffrons profondément des divisions omniprésentes au sein de notre humanité.
Porte-parole de Gaïa, Vetiveria déploie son mouvement vastement à travers tous les aspects de qui nous sommes, en nous incitant à aligner nos biorythmes entre eux et en résonance aux siens. Par la même, nous retrouvons les accès aux capacités du vivant. Ses questions s’articuleraient ainsi :
Cette essence poursuit sa parole en nous informant sur les services qu’elle peut nous rendre. Elle souligne en outre qu’il est judicieux d'être entrainé à la placer en synergie avec d’autres huiles essentielles et connaitre la manière de doser et d’appliquer les recettes aromatiques en adéquation à la spécificité des besoins reconnus :
La civilisation consumériste, emportant avec elle les autres, s’est progressivement dissociée de la nature en privilégiant d’autres sources de reliance, beaucoup plus éphémères, superficielles et volatiles, par exemple en branchant son cordon ombilical sur la télévision. A mes yeux elle place son attention exagérément dans le virtuel, là où la substance vitale est rare. La crise de ce printemps a juste amplifié les tendances qui étaient déjà en cours : toujours plus de numérisation, d’agent-dette, d’isolement. Cette épreuve par la disette de relations communautaires, si nous le choisissons, peut ressembler à « la voie de la dépression » en laissant place à la peur, à la solitude et l'abdication OU BIEN comme un point de revirement vers quelque chose comme “la voie Mandela”, comme Nelson qui a choisi d’investir de façon alignée son temps de prison pour se préparer à une grande action humanitaire née de sa vision. Je crois que Mère Terre, dans sa compassion infinie, nous accompagne lorsque nous faisons le choix de respecter le lien vivant qui nous unit.
Alain