Bulletin de partage
Claire Vittori Challandes et Alain Challandes

Des centaines d’écrivains se sont déjà exprimés sur LA ROSE, cette fleur dont la vocation première est l’ornement. En effet il y a matière quand on sait que déjà plus de 100 espèces sont recensées alors que bien plus nombreuses encore sont leurs variétés. Cette diversité ne justifie toutefois pas entièrement l’origine de son charisme : regardez par exemple les iris, ils nous offrent 2 fois plus d’espèces, magnifiques et n’ont pourtant pas une telle renommée ! Alors quelle est la si attirante magie de la rose ?

La parfumerie, la cosmétique, les médecines naturelles, par tradition ont retenu 2 espèces... charismatiques !

  • la rose cent-feuilles (Rosa centifolia - photo ci-contre de la peinture de Pierre-Joseph Redouté) légère et enivrante qui paraît-il fut la première plante à être distillée avec l’alambic par entrainement de vapeur inventé il y a 1000 ans par Avicenne,
  • la rose de Damas (Rosa damascena) plus mature, ronde et enivrante, qui assume 80% de la production d’essence de rose, elle est considérée comme l’un des types importants des roses anciennes.
Suivant le pays, le biotope, l’année de production, le mode de culture, la façon de distiller, les huiles essentielles de ces deux roses présentent des caractéristiques nuancées, cependant on leur reconnaît un dénominateur commun que nous allons maintenant explorer.

Sa forme, son motif ont donné les termes de rosace et de rosette, où le multiple (pétales) s’unifie en son centre, générant une forme simplement rayonnante.

La composition biochimique de l’huile essentielle s’inscrit dans les mêmes termes, avec plus de 500 constituants différents, harmonieusement répartis dans presque toutes les familles biochimiques des essences. Ces molécules sont plus présentes sur le côté gauche du triangle biochimique de Philippe Mailhebiau (voir ci-contre à gauche), ce qui s’interprète comme une bonne affinité avec le principe féminin. Assurément, les parfums de rose sont préférés par les femmes !

Question effet chromatique, qu’en est-il de la couleur rose de la rose ? Voici ce qu’en dit Pierre Van Obberghen dans son traité de couleur thérapie : “le rose magenta est le fruit du mélange intime et en parts égales des couleurs rouge et chaude et bleue et froide. Il est le résultat du mélange équilibré des couleurs dites physiques et matérielles : les rouges, avec les couleurs dites psychiques et spirituelles: les bleu nuit. Pour ces raisons d’alchimie, de pluralité, de rencontre et d’union entre le monde corporel et le monde spirituel, la couleur rose magenta évoque dans la psyché humaine, une symbolique liée à l’amour, c’est-à-dire à la jonction, à l’interconnexion et la fusion intime de deux êtres ou de deux choses.” Et, cette couleur serait en résonance avec l’intérieur de soi, le centre du cœur.

Le rosier cent-feuilles ou celui de Damas est doté d’épines, comme pour protéger quelque chose de très précieux. Le prix de son huile essentielle, de façon analogue est particulièrement précieux. Le rosier est le végétal qui demande le plus de travail pour récolter un kilo d’huile essentielle. Alors qu’est-ce qui en fait sa valeur, sa puissance d’impact ?

Etant donné ce que nous venons d’apprendre, posons-nous la question différemment : qu’y a-t-il au plus profond du cœur ? Qu’y a-t-il de si précieux entre le corps matière et l’esprit ? Laissons-nous inspirer par la rose... en humant sa fragrance, comme tout le monde le fait instinctivement, en se redressant pour capter par le cornet supérieur et se laisser embaumer de l’intérieur... que nous raconte-elle ? Tiens, elle nous parle de notre Essence : notre âme. Et à nous de rajouter : quel est le cadeau de l’âme ? La conscience de sa reliance à la grandeur du tout.

Les personnes se sentant en affinité avec la rose, c’est-à-dire celles qui apprécient, aiment ou adorent son odeur, se reconnaitront très certainement dans cette affirmation : aspirant à rencontrer l’essence du vivant, l’amour pur, la réelle beauté de l’être, je consens à vibrer mes mondes intérieurs en conscience, tout en maintenant le lien bienveillant avec tous les êtres, jusqu’à entrer dans l’état compassionnel... cet état ne pouvant se rejoindre qu’à travers la reconnaissance de ma complétude.

La forme de vie de la rose, par son engagement à manifester l’amour dans l’existence-même, rencontre plus fréquemment l’adhésion :

  • des thérapeutes (ou tous métiers appelant à manifester une certaine autorité), qui pratiquent leur art de manière holistique, intégrale,
  • des femmes ayant le potentiel des qualités de la reine, celle qui chemine à la rencontre de toutes ses facettes féminines : humaine, divine, amante, mère, initiatrice, femme-amie, vestale, ...,
  • des hommes dont le travail intérieur (rencontre avec son anima) participe progressivement à leur grande réalisation humaine,
  • de toutes celles et ceux qui cheminent vers une forme de complétude, rayonnante par la beauté de la connexion à leur source Une.